Forêt rare de la rivière Matane
Frênaie noire à orme d’Amérique
Classée en 2010
La frênaie noire à orme d’Amérique de la rivière Matane est exceptionnelle, car elle est composée de deux espèces qui se trouvent loin de leur aire de répartition habituelle, soit le frêne noir et l’orme d’Amérique. Ces espèces se trouvent davantage au sud du Québec.
Dans la péninsule gaspésienne, les peuplements de frênes noirs deviennent très rares à l’est de la rivière Rimouski. Quant aux ormes, ils sont plus rares encore : déjà à l’est de la rivière Chaudière, on n’en trouve plus que quelques concentrations.
À ce jour, la frênaie noire à orme d’Amérique de la rivière Matane devient seulement le deuxième peuplement du genre à être connu dans toute la région de la Gaspésie.
Les groupements à orme ont largement été raréfiés par la perte d’habitat liée à l’activité humaine et par les maladies. Ce dernier élément est particulièrement important lorsqu’on réalise l’impact qu’a eu l’épidémie de la maladie hollandaise de l’orme qui sévit au Québec depuis 1930.
Au-delà de leur limite de distribution, les frênaies noires à orme d’Amérique vont coloniser des sites où les conditions leur sont très favorables. Elles vont se trouver dans des sites très mal drainés, sur les alluvions des rivières qui sillonnent le fond des vallées.
Le nombre d’espèces arborescentes pouvant prospérer dans pareilles conditions est très petit, la compétition y est donc moindre, ce qui sert l’orme d’Amérique et le frêne noir, qui y sont souvent associés. Ces espèces ont une grande résistance à l’anoxie racinaire et aux blessures infligées par les glaces au printemps.